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Le monde merveilleux de Lulu
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7 octobre 2006

Quelques infos sur Jane Austen

Jane_Austen__chopped_Elle est née dans le village de Steventon, dans l'Hampshire, avant-dernière et deuxième fille d'une fratrie de huit enfants. Son père est pasteur ; sa mère, Cassandra Austen née Leigh, compte parmi ses ancêtres sir Thomas Leigh qui fut lord-maire au temps de la reine Elisabeth. Les revenus de la famille Austen sont modestes mais confortables. De la jeune Jane Austen on sait que, comme la plupart des héroïnes de ses romans, elle pouvait parfois préférer battre la campagne ou se rouler dans l'herbe du haut d'une pente ; au contact de la campagne britannique et en compagnie de son frère Henry (d'un an son aîné) ou de sa sœur Cassandra : elle vivait là des activités moins convenables pour une fillette de l'époque que de coudre, jouer du piano, ou chanter. L'éducation de Jane ne diffère pas de celle donnée à toute jeune fille de la Grande-Bretagne du 18ème siècle ; elle consiste en occupations artistiques et ménagères, indispensables pour la préparer à son avenir, le mariage. De fait, elle apprend le français et l'italien, le chant (sans enthousiasme), le dessin, la couture et la broderie, le piano et la danse. Evidemment, de toutes ces activités, sa préférée est de loin la lecture. Les petits Austen avaient également pour passion le théâtre. En 1782, Cassandra et Jane (qui dès lors ne se quittèrent plus de leur vie) furent envoyées à l'école, d'abord à Oxford, puis à Southampton, enfin à l'Abbey School de Reading. Les études leur laissaient beaucoup de temps libre. De retour chez elles, les deux sœurs complétèrent leur éducation familiale grâce aux conversations familiales et grâce à la bibliothèque paternelle qui était remarquablement fournie et à laquelle elles semblent avoir eu un accès sans restrictions. La famille Austen est friande de romans, qui paraissent à cette époque par centaines. De plus, tout le monde a pour loisir l'écriture : M. Austen rédige ses sermons, sa femme, des vers ; les frères, tous anciens étudiants d'Oxford, des essais pour les journaux étudiants de l'université ; tous touchent à la pièce de théâtre. Jane Austen commence très tôt à écrire, encouragée par l'exemple familial. Elle s'oriente vers le récit, s'inspirant des romans sentimentaux qui constituent le fonds des bibliothèques. Les œuvres de jeunesse qui ont été conservées, copiées à la main en trois cahiers intitulés Volume I,II et III, ont été écrites sans doute entre la douzième et la dix-septième année de l'auteur. En 1795, Jane Austen commence un roman intitulé "Elinor et Marianne", première version de ce qui allait être "Raison et sentiments". À ce sujet, Ang Lee a réalisé une adaptation de "Raison et Sentiments" avec Emma Thompson, Kate Winslet, Hugh Grant et Alan Rickman. A0001825 Dans la foulée, elle écrit "First Impressions", qui deviendra Orgueil et préjugés. Enfin en 1798, elle écrit "Northanger Abbey", sous le premier titre de Susan. Ces trois romans majeurs sont écrits entre vingt et vingt-cinq ans. Son père tente de faire publier "First Impressions", sans succès. Les œuvres de Jane Austen ne sortent pas du cercle familial pour le moment. En 1800, M. Austen décide de quitter le Hampshire pour se retirer à Bath avec sa famille. Jane Austen eut une réelle aversion pour cette ville et détesta y vivre. Cependant, Bath joue un rôle important dans plusieurs pages de ses récits bien que cette période de sa vie ne soit marquée par aucune œuvre. Elle entreprit un nouveau roman en 1805, "The Watsons", qu'elle abandonna en cours de route. Le 21 janvier 1805, la mort de M. Austen met les femmes de la famille dans une situation peu confortable. Comme souvent au 19ème siècle britannique, elles devront dépendre de la générosité des frères Austen. Et il faut pour Cassandra et Jane abandonner tout espoir de mariage, et connaître le destin fréquent de bien des femmes de l'époque : être vieilles filles. Dear Aunt Jane s'occupe ainsi de ses nombreux neveux et nièces, les distrayant et les éduquant à l'occasion. En 1808, les trois femmes quittent Bath et s’installent, après des passages à Southampton et à Clifton, dans le village de Chawton, entre Salisbury et Manchester. C’est là que l’œuvre de Jane Austen telle qu’elle est connue a été écrite. En 1809, Jane Austen parvient à racheter le manuscrit de Susan, autrefois vendu à l’éditeur Crosby. Puis deux ans plus tard, "Raison et sentiments" est accepté par l’éditeur londonien Thomas Egerton. Jane peut compter sur de nouveaux revenus, inespérés pour quelqu’un habitué à vivre très modestement. Comme il est d’usage pour les auteurs féminins, l’ouvrage paraît anonymement. Coup sur coup, Jane se met à la révision d’"Orgueil et préjugés" et à l’écriture de "Mansfield Park". "Orgueil et préjugés" eut à sa sortie un succès encore plus grand. "Emma" est le deuxième ouvrage écrit à Chawton, et sera tiré en première édition à 2000 exemplaires. Désormais, l’auteur peut se permettre une plus grande indépendance financière alors même que les affaires de son frère Henry périclitent. "Emma" reçut encore une fois un excellent accueil et valut à Jane Austen un admirateur de premier rang en la personne de sir Walter Scott. De plus, le prince régent, à qui "Emma" était dédicacé, lui fit demander si elle accepterait d'écrire un roman historique sur la maison de Coburg, affiliée à la fille du prince régent ; l’auteur déclina l’offre. Le 8 août 1815, Jane commence l’écriture de "Persuasion", qu’elle ne verra pas publié de son vivant. En effet, avant l’achèvement de son dernier roman, elle contracte la maladie d'Addison, une dégradation chronique des glandes surrénales, encore non identifiée à cette époque et souvent causée par la tuberculose. En 1817, elle s’installe à Winchester. C’est là qu’elle meurt, le 18 juillet 1817, laissant un roman inachevé, Sanditon. Elle est enterrée dans la cathédrale de Winchester. On sait relativement peu de choses d'elle, surtout tout ce qui est extérieur à sa carrière de romancière. On n'a que deux portraits d'elle, tous deux dessinés par sa sœur Cassandra, et un des deux est une vue de dos ! Comme seule description d'elle, on a une phrase d'un ami de la famille la décrivant comme "belle, petite et assez élégante". On ne saura jamais quelle fut la vie sentimentale de celle qui s'amusait tant à décrire les émois naissants d'une Elisabeth Bennet (Orgueil et préjugés) ou d'une Marianne Dashwood (Raison et sentiments) dans la campagne britannique pré-victorienne. Jane Austen fait partie de la petite noblesse provinciale du Royaume-Uni du début du 19ème siècle. C'est le cadre qu'elle donne à ses romans. Loin des passions frénétiques des œuvres des Brontë, son œuvre dépeint les relations entre jeunes miss et prétendants, analyse finement les hésitations, préjugés et autres élans du cœur jusqu'à la naissance du sentiment amoureux. A la veille des révolutions industrielles et économiques qui bouleverseront le paysage, et alors que les échos de Waterloo et Trafalgar annoncent la montée en puissance d'un empire britannique, le monde de Jane Austen appartient déjà à un autre siècle. C'est une société qui influence fortement les individus par les conventions sociales, notamment par le mariage. La femme ne peut hériter de son père ou de son mari, et bien des domaines passent aux mains d'un cousin lointain, faute d'héritier mâle. Seul le mariage met à l'abri de tels revers de fortunes. La vie sociale des villages et petites villes de province s'organise autour des bals. C'est d'ailleurs l'une des seules occasions pour les jeunes gens de cette classe sociale de se rencontrer ; c'est aussi, comme on le voit dans "Northanger Abbey" ou "Orgueil et préjugés", le lieu de toutes les espérances matrimoniales.
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